Départ matinal d’Annecy. Il fallait sans attendre créer du lien dans cette grande cordée où tous ne se connaissait pas encore. Rien de mieux que de monter à 6 dans le Caddy, avec le matos de ski pour trois jours d’itinérance en bivouac. Bionaz marque la fin du calvaire pour mes compagnons de bordée, secoués dans les virages exigeants du Valpelline. Le niveau est hétérogène : Florian n’a jamais fait de ski de rando, JB et Guillaume quelques fois, Adrien et François beaucoup plus. Mais l’idée c’est surtout que chacun progresse en fonction de son niveau et de sa motivation. Ainsi la trace sera faite alternativement par les uns et les autres, en discutant à chaque fois de ce qu’est une bonne trace. Qu’est ce qu’une bonne trace ? Une trace confortable et qui limite nos incertitudes sur la stabilité du manteau neigeux. Ce premier jour est résolument un baptême du feu pour ceux qui s’y remettent. La trace louvoie entre les arbres, dans une raide forêt. La neige vient bientôt assaisonner le tout. De sorte que tout le monde est heureux de rallier le premier bivouac aux dernières lueurs du jours. Son architecture lui donne du volume, il est spacieux, et nous ne tardons pas à occuper l’espace ! Comme d’habitude, nous sommes seuls.
Le lendemain, la montée au col du Mont-Dzalou laisse place à de belles pentes, parfois glacées. Les gars tournent pour faire la trace, décident du moment où la pente devient trop raide pour continuer skis aux pieds, puis chacun se laisse envoûter par la vue qui s’ouvre à nous au col. Au fond, le glacier des Grandes Murailles, et derrière, le Cervin. Et là, en bas, un belle pente soutenue, qui donne accès à une large combe vierge. La seconde montée du jour se terminera dans une légère brume. Derrière, des pentes douces accueillantes, et un bivouac incroyable : une belle bâtisse en pierre, avec poêle à bois, tas de bûches organisé sur ses flancs et… un groupe d’italiens. Un regard échangé suffit à voir que la même scène nous a traversé l’esprit ! L’après-midi et le début de matinée suivante seront consacrés à des exercices de recherche en avalanche, individuels et en groupe, mono et multi-victimes.
Au final, un sacré weekend liant belle randonnée en itinérance, formation à faire sa trace et en recherche en avalanche et… convivialité !