La Grivola, pyramide parfaite délimitée par quatre belles arêtes, trône fièrement au dessus de la Vallée d’Aoste. Elle marque la porte d’entrée de la chaîne du Grand Paradis, qui se développe vers le sud. Depuis Cogne, la montée se déroule dans de beaux alpages, où sont parsemés quelques vieilles maisons en pierre, style architectural typiquement valdotain. L’une d’elle, perchée sur un petit col, nous inviterait bien volontier à une halte nocturne. Mais le petit bivouac Gratton sera sans aucun doute une belle expérience. Le chemin se raidit et rétrécit à mesure que nous progressons. Après avoir croisé un troupeau de bouquetins mâles, mêlé à quelques chamois, nous croisons un peu plus haut une horde de femelles et leurs petits, déjà impressionnant d’agilité. Joueurs aussi, perché à quelques mètres de haut dans une falaise.
Nous ne sommes pas seuls au bivouac, une équipée de trois italiens s’affaire déjà autour du réchaud. L’ambiance est joviale, et le coin magnifique : au pied de la Grivola, face au Cervin, le tout révélé par les lumières déclinantes.

Nous laissons partir nos amis, et décalons le réveil. Pour être sûr de nous retrouver bien seuls, nous attaquons même l’arête plus bas que ce que le topo nous invite à le faire. Cet extra s’avère magnifique. Le petit bivouac Balzola, perché sur l’arête, nous accueille pour une petite halte. La suite est un peu aventureuse, car un gros éboulement a modifié l’itinéraire sur quelques centaines de mètres. Qu’importe, cela passe bien sur le flanc nord, et le rocher est globalement très bon. Des parties peu raides et effilées alternent avec des petits murs verticaux qu’il faut escalader, le tout procurant une diversité de plaisirs.
Premier opus du topo italien “Les 3900m des Alpes”, la Grivola tient toutes ses promesses. Celles d’un sommet qui n’a pas le privilège de faire partie du club des 4000, et qui par ce fait, est resté bien en marge des aménagements et de la fréquentation déraisonnables ! J’ai hâte d’explorer les autres pages de ce topo !